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2011-06-01
Atelier Le Plaisir



Nous reprenons cette année l'insertion des œuvres reçues sur des sujets d'atelier. La plupart ont été lues lors de la veillée poétique du 23 septembre dernier suscitant l'intérêt des critiques et commentaires. Nous les soumettons ici à votre sagacité.
Roger Jimenez.


LE CHEMIN DU PLAISIR

Chante le vent
L' automne resplendit
Goûte à ce temps
Fait de délices et d' envies

Danse l' instant
Le soleil luit
Saisis ta chance
Libère-toi et agis

Ecoute ton cœur impatient
Et ton corps qui crie
Appelant abondance
Et joie aussi

Prends ton élan
Va au meilleur de ta vie
Suis ton plaisir résolument
Ouvre-toi à son écho infini

La saison du bonheur
Sommeille en toi
Elle attend ton heure
Alors réveille-toi

Anna Faure


PLAISIR

Je te goute , je te fluide
Je te lèche , tu me chocolat
Tu me sucres , tu m’ infiniment
Tu me langue , je te déguste
Nous nous délicieusement
Nous nous délectation
Tu te fonds , chaud nectar
Je te tourne , te retourne
O saveur oh ce leurre
Infiniment divinement
Tu m’ extase je te goulue
PLAISIR
Mais tu m’ engloutis
Tu me labyrinthe
Tu me suffoques
Tu me saturation
Je te gâche je te spasme
Je te sans gastrique , je te souffrance
Tu me dégoûtes, je te vomis
Toxique boulimique
Délivrez moi
PLAISIR DOULEUR

Claire Demange


LE PLAISIR

Il en est du plaisir
Comme du déplaisir
ç'en est un grand d'obtenir
Satisfaction de son désir
Un bien cruel de le voir s'évanouir

Belle dame allez-vous enfin me sourire
Accepter de m'appartenir
De grâce ne me montrez plus de dédain
Prenez ma main

Vous vous détournez
Pauvre de moi j'ai échoué
C'est un autre qui vous plaît
Je retiens mes soupirs
vous resterez dans mon souvenir
Mais je m'en remettrai
J'ai des idées

Depuis quand la terre ne tournerait-elle plus
Depuis quand le soleil ne luirait-il plus
Je veux m'en aller
Voyager
M'évader
L'ailleurs m'appelle
SOS archipels

Un jour je reviendrai
De nouveau j'aimerai
Ce sera grand plaisir
De ne plus avoir à vous séduire

Renée Gaille


LES MOTS QUI FONT PLAISIR

Soigneusement choisis, ils forment un bouquet
Imprégné du parfum d’infinie tendresse.
Quelquefois colorés d’un gentil sobriquet,
Mais toujours prononcés avec délicatesse.

Ce langage enfantin exempté de discours
est un zeste de mots pour réconfort agreste.
Ils jaillissent du cœur d’une voix de velours ;
En tendres inflexions l’amour se manifeste.

Eloquence magique où règne le pouvoir
De propos familiers aux accents plein de charmes,
Et c’est l’enchantement et le plaisir de voir
D’un minois souriant disparaître les larmes.

Bernard Coudière


PLAISIR AUX QUATRE SAISONS

Automne

crépuscule encore tiède
vingt-deuxième jour
de septembre

un champ de maïs
se balance
tremblement des poupées
échevelées

les grains se dissimulent
plus fort l’écir
les bousculent
le chant des plants
secs et cassants
fouille l’inconscient

dans l’alchimie
des peurs sublimées
j’accorde ma voix
à ce tumulte fascinant.

Printemps

un baiser frôle mon sein
vingtième jour de mars
ta chemise s’envole
bleu-lavande
la soie se déchire
éclat de rire
sur ma peau blanche
tes yeux s’immobilisent
la fée des prairies
maquille l’instant
une touffe de pâquerettes
lui prête sa palette
le soleil printanier
a dans l’œil
des pétales d’aubépine
et d’insouciance.

Hiver

Le vieux chêne s’ébroue
vingt-et-unième jour de décembre
l’attente de la forêt
dépouillée
les feux d’automne
qui se dérobent
le cri alarmiste
du geai
mystères de la brume
de la mousse
qui impose sa parure
émeraude pure
odeur de feuilles
dérangées sous les pas
odeur prégnante
hymne à la joie enfantine.

Eté

Un verre de vin frais
vingt-et-unième jour de juin
les fleurs de tilleuls
valsent sur les tables
facétieux le bonheur
alentour se faufile
les mots se cognent
au silence
ils n’ont plus de sens
quand passe le vent
le cœur seul ressent
l’appel de l’été
odeur de foin coupé
de tisane d’autrefois
au loin une charrette
chargée de promesses.

Colette Thévenet


PLAISIR DES DIEUX PLAISIR DES HOMMES

Soleil au zénith torpeur de l’été
Blonde comme les blés à l’horizon
Champs d’orge ou d’épeautre corps d’une femme
Dévoile ses courbes aux brulants rayons
Boisson des dieux parfum d’éternité
Automne couleur ambrée d’un sous-bois
Sous mes pieds une Châtaigne qui roule
Malt brassé senteurs poivrées des mousses
Dans les feuilles une eau pure qui coule
Dionysos en fit breuvage de roi

Ame si froide neige bleue silence
Houblon amer Que la vie est amère
Corps nu feu de cheminée me réchauffent
De ta peau si blanche odeur de terre
Je m’enivre et j’oublie l’hiver commence

Brune ou blonde blanche parfois
Rousse même O plaisirs éphémères
Bouche qui effleure mousse onctueuse
Corps qui résiste se prend caractère
Un verre vide amour fugace émoi

François Demange


MON PLAISIR

Il est un âge où le plaisir
Ne martèle plus à la porte,
Pareil au souffle qui l’emporte,
Illusion de son désir.

Je viens souvent saisir ma chance
Pour dans un bond le retenir.
Il parait à m’en souvenir
Amertume de l’espérance.

Je cherche alors tout à loisir
Un moment de béatitude
D’émotions en solitude
Pour de l’esprit bien m’enrichir

Tout au fond de mon cœur bohême
Des accords montent du Nadir.
Ils me font aimer et jouir
Quand je compose mon poème

Soyons prudents car le zéphyr
Malgré son souffle d’indulgence
Pourrait calmer mon éloquence
Si tel était son bon plaisir.

Roger Jimenez

ATELIER