 |
François DEMANGE |
BIOGRAPHIE
François DEMANGE est né en 1960 à Verdun; il a passé son enfance en Haute Savoie; après des études de comptabilité il a enseigné de nombreuses années avant de devenir chef d’établissement; il est actuellement Proviseur de la cité scolaire Albert Londres à Vichy Cusset. Il ne s’est intéressé à l’écriture qu’assez récemment pour exprimer des idées et des sentiments enfouis au fond de lui et qui devaient jaillir. Il écrit de façon simple mais toujours en laissant s’exprimer des sentiments forts. En parallèle, il a découvert le chant; poésie et chant, sans oublier la montagne et la mer lui permettent de s’évader du stress de la gestion d’un grand lycée.
TEXTES
Mon fruit d'automne
Doux raisin blond et transparent
Comme un bonbon vert d’eau sucré
Colchiques dans le léger vent
Déploient leurs corolles nacrées
De l’automne tu es le fruit
Charmeur qui toujours me séduit.
Châtaigne qui sous mes pieds roule
Champignon à l’odeur poivrée
De l’automne tu es ma fée
Marie dans ton cœur mon sang coule.
Quatre garçons sur ton berceau
Yeux emplis d’amour tendrement
Se sont penchés tels des lionceaux
Si brutaux mais si innocents.
Tu es leur perle de rosée
Ton caractère ils ont forgé.
À l’ombre bleue de leur image
Moins à la poupée qu’au ballon
Tu joues toujours en pantalon
Marie ma garçonne si sage.
Soleil de mes jours tristes et nus
Quand je rentre fourbu le soir
Sautes à mon cou tombant des nues
Tu es là mon tout petit loir.
Chevelure en fil d’or des anges
Retenue par un lien orange
Encadre un visage mutin
Nez troussé taches de rousseur
Ta beauté guérit mes malheurs
Et mon cœur devient du satin.
Passeront été et hivers
Petite fille grandira
Ton regard profond est une mer
Où un Homme un jour se noiera.
Plus de rires sur mes genoux
Ni pour t’endormir de bisous
Mais de mes jours et de mes nuits
Tu seras l’étoile Marie
Et à l’automne de ma vie
Tu resteras le plus doux fruit.
Le 19 mai 2008
Jasmin
Baignée par le soleil de Méditerranée,
De Tunis à Tataouine, belle indolente,
Odeurs sourdes de jasmin et de liberté,
Ciel bleu, terres brunes, la vie s’écoule lente.
Femme libre de laisser ses cheveux d’ébène
Au vent brûlant voler, libre de dévoiler
Son corps, hommes libres de lire Anaximène
Mais libres de pleurer les espoirs envolés.
Homme libre de vivre, libre d’avoir faim,
Les terres rouges arides de liberté
Sous le sable blond, t’enchaînent jusqu’à demain,
Monte à l’horizon le bruit des atrocités.
Ton corps et un cri pour renverser un tyran,
Millions de corps, de cris, remparts à la mitraille,
Un peuple tout entier, impétueux torrent,
Emporte trente années de terreurs sans failles.
Es-tu enfin libre, Oh ! Pays de mes rêves ?
Pourquoi tant de peines, pourquoi tant de malheurs ?
Juste pour un sourire, pour qu’un jour se lève
Sur un ciel sans nuage et vaincre un dictateur ?
Du jasmin, chaque jour, les effluves s’échappent,
Enivrant le monde, de Tripoli au Caire ;
Dans tous les déserts, d’utopies chacun se drape ;
S’envolent les illusions par delà les mers.
Mais petite Noura, dans dix ans, dans vingt ans,
Pourras-tu encore, comme ta mère un jour
Toi née de ce parfum, au soleil éclatant
Offrir sans avoir peur ton sourire velours ?
Le 25 février 2011