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TEXTES DU PRIX AMÉLIE MURAT



PRIX 2015

LE CALVAIRE D UNE MÈRE MÉSANGE
Premier prix 6° 5°

Au jardin il y a
Quelque part par là bas
Un pommier bien fleuri
Où s’est caché un nid.
Dans ce nid sont logés
Trois petits œufs tachetés,
Coquille des oisillons
Telle est leur protection.
Leur maman est partie
Farfouiller dans la terre.
Trouver un beau radis
Ou bien un vers de terre.
Un jour les petits œufs
Dans une semaine sans doute
Se fendillent un peu.
Ils n’auront plus de croûte.
Seulement la douceur
Des plumes et du petit cœur
D’une maman oiseau
Qui devra protéger des petits êtres fragiles.
C’est un travail bien difficile !
Madame est bien habile…
Le premier qui préfère
Avoir cinq vers de terre.
Le second qui est tout empli de haine
Lorsqu’on touche à ses graines.
Et le petit dernier
Qui n’a qu’à espérer
Que maman vienne vers lui,
Dépose dans son gosier
Une goutte de bouillie
Qu’elle aura prémâché.

Et puis ils sont partis
Les oiseaux si petits
Ils se sont envolés
Loin par delà les prés
Enfin un peu de répit
Pour madame la mésange.
Mais les saisons défilent
Et le printemps revient.
Pas de chance pour madame,
C’et la saint Valentin
Chez les oiseaux, les lapins.
Au fond du jardin il y a
Un tas de brindilles où brillent
Trois petits œufs bleutés.
Le calvaire d’une mère est ans fin.

VAYSSET Emy
Classe de 5° à Cournon



LES CHATS SONT MIGNONS
2° prix 6°5°

Ou vas-tu petit chat blanc ?
Je vais me promener dans les champs.
Ou vas-tu petit chat gris ?
Je vais au grenier chasser les souris.

Ou vas-tu petit chat noir ?
Je vais dormir dans l’armoire
Ou vas-tu petit chat brun ?
Je vais tout au fond du jardin.

Mes petits chats bien aimés,
Vous êtes sacrés.
Vous êtes mignons
Quand vous faites des ronrons.

Emilie Michon Classe de 5° à Giat




PAROLE D UNE AMOUREUSE
1° prix 4°3°

Tu m’as fait espérer
Tu m’as fait redouter
J’ai chanté libérée
J’ai chanté apeurée

Amoureuse je le suis
Amour, je ne vis que pour lui.

Tu m’as appris à danser,
Tu m’as appris à aimer.
J’ai connu la tendresse,
J’ai connu les caresses.

Amoureuse je le suis
Amour, je ne vis que pour lui.

Perdue dans tes yeux
Je rejoins les cieux.
Et nous sommes deux
A être amoureux.

Amoureuse je le suis
Amour, je ne vis que pour lui.

C’est un pacte éternel
Qui fait pousser des ailes.

Je le signerai
A
Jamais
A
TES COTÉS


Line Brugière
CLASSE DE 4° À GIAT




JEUX DE COULEURS
2° prix 4°3°


Blanche comme la colombe qui s’envole,
La neige dans le ciel virevolte
Recouvrant de son manteau les sapins,
Rougissant le nez des petits bambins.

Jaune comme le soleil qui brille,
Comme le cœur d’une petite fleur,
Et comme le parfum de la vanille,
Le soleil répand ses magnifiques senteurs.

Rouge comme le nez d’un vieux clown
Faisant son numéro sous une guitoune,
Le vent soufflant de la planète rouge,
Entraînant le public dans sa ronde.


Andgel LAVIGNON
classe DE 4° A GIAT



J’étais, je suis, et je serai
1° prix 2°1°

J’étais là
Incapable de bouger
En train de suffoquer
J’étais là.

Au milieu de ces gens là
Dans ce troupeau ci
Criard, paillard sans merci
Au milieu de ces bêtes là,

J’étais là
Allongé sur le dos
Allongé sur ce bateau
J’étais là.

Au milieu de la foule
Entre amour et désespoir
Entre mort et espoir
Au milieu de cette houle

J’étais là
Malheureux pendu au mât
Malheureux sans trépas
J’étais là

Au milieu des marins
Qui naviguaient toutes voiles dehors
Qui naviguaient vers notre mort
Au milieu des mutins

J’étais là
Debout sur la vigie
Debout sur les roulis
J’étais là

Au milieu de l’océan
Neptune et Poséidon
Jouant nos vies sous le pont
Au milieu de cette flaque d’argent

J’étais là
Lorsque le temps s’est échappé
Lorsque le sablier s’est brisé
J’étais là



Au milieu de l’Aquilon
La proue vers l’horizon
La poupe vers l’achéron
Au milieu des sensations

J’étais là
Lorsque pandore fut ouverte
Lorsque la terre fut découverte
J’étais là

Au milieu des nymphes des nuées
M’apprenant à rimer
M’apprenant à aimer
Au milieu des dryades des orées

J’étais là
L’instant où l’infini
A crée un monde fini
J’étais là

Au milieu de mes visions
Entre abyme enfer et paradis
Entre univers cosmos et galaxie
Au milieu de mon imagination

J’étais là
De l’alpha
À l’oméga
Je serai là

Au milieu des rêves
Entre illusion et réalisme
Entre hallucination et optimisme
Au milieu de ces vierges grèves

Je suis là
Perdu dans les limbes ultraviolets
De mon destin insatisfait
Je suis là

Au milieu des tracas
Entre bouchon et métro
Entre boulot et repos
Au milieu de la vie ma foi

Je suis là
Triste spectre roi
Régnant sur l’émoi
Je suis là

Au milieu du désarroi
Dans cette avare beauté
Dans ce monde habité
Au milieu de Troie

Je suis là
Déchu ilion
Ephémère papillon
Je suis là

Au milieu d’un jardin fleuri
Où pétrissent et jaillissent
Des formes dans l’immondice
Au milieu de la vie

Je suis là
Pieds à terre
Tête en l’air
Je suis là

Au milieu de l’étang glacé
Entre jonque antique
Et téléphone en plastique
Au milieu du lac enflammé

Je suis là
Enfermé dans le noir
Enfermé dans l’histoire
Je suis là

Au milieu des saltimbanques
Entre jongleurs
Et spéculateurs
Au milieu de ces banques

Je serai là
Lorsque le monde essoufflé
Demandera d’exploser
Je serai là

Au milieu des catacombes
Parmi les vers affamés
Peu repus des restes de l’humanité
Au milieu de ma tombe

J’étais, je suis et je serai là
Au milieu de tout au milieu de rien.

Fédérico CASTELLANI 16 ANS


Je la rencontre de nuit..
2° prix 2°1°

Je la rencontre de nuit, notre union est secrète,
Je m’échappe le soir et on se retrouve en cachette.

On s’aperçoit, on se croise, mais jamais on ne s’enlacera.
Dure réalité... Elle est enfermée dans son vaste palais
Sombre, et scintillant de tristesse. Une demeure ornée
De diamants où elle est seule à sa fenêtre.

Essoufflé, je me pose enfin devant elle,
J’aperçois son doux visage de dentelle,
Entouré d’un pâle halo de chandelles.

Je lui fais signe. Elle m’aperçoit.
Elle m’observe et je m’assois.

Je commence à lui parler.
Elle ne m’entend pas, mais elle me sourit.
D’un sourire emplit de grâce et de beauté.

Je viens tous les soirs contempler la belle dame.
Et elle est là, m’observant de ses yeux parme.

C’est notre secret et nous en sommes conscients,
Que ces rencontres ne sont que du vent,
Que les mots ne sont rien, quand demeure la pensée,
Que les discours sont futiles, face au fait d’être aimé.

Ainsi se déroulent nos rendez-vous banals,
Nos dialoguons longuement dans un silence magistral,
Et nous échangeons nos sentiments dans un simple regard.

Alors, doucement, vers l’heure du départ,
Ma compagne le regrette, mais il est tard.

Nous devons nous quitter, ô infortune !
Ne pleure pas, nous reparlerons demain !
Alors, je pars en saluant de la main,
En me levant, tristement, mon amie la Lune..


Edouard Engels 16 ans



SOLITUDE
accessit 2°1°


Comme il souffle le silence,
Le sifflement sourd de la
Solitude. Mais tais-toi donc
Dit le vagabond.

Vois-tu le hâle sur ma peau ?
Tu le sens, dis, il me tient
Compagnie, lui. Mais ami
Grand soleil du désert
Ne me brûle pas de ton voile,
Dis le vagabond.

Comme il pleut maintenant
Rafraichissement sublime
Froid glacial des abimes
Ne flétrit pas mes espoirs
Dis le vagabond.

Ô, bien cruelle Nature
Suis-je seul sur ma route
Mais qu’importe, alors, je marche.
Mais vais-je de l’avant ?
Murmure le vagabond.


Luc Demange