Brigitte Martignat

Né en 1960 à Verdun; il a passé son enfance en Haute Savoie; après des études de comptabilité il a enseigné de nombreuses années avant de devenir chef d’établissement; il est actuellement Proviseur de la cité scolaire Albert Londres à Vichy Cusset. Il ne s’est intéressé à l’écriture qu’assez récemment pour exprimer des idées et des sentiments enfouis au fond de lui et qui devaient jaillir. Il écrit de façon simple mais toujours en laissant s’exprimer des sentiments forts. En parallèle, il a découvert le chant; poésie et chant, sans oublier la montagne et la mer lui permettent de s’évader du stress de la gestion d’un grand lycée.

Âme à venir

Les banlieues-flammes,
Ont mal à l’âme.
Les blessés de la vie occidentale mettent la pagaille;
Ils n’ont plus de travail.

Le simple mot de racaille
A mis le feu à la paille.
Ils se sont engouffrés dans la faille,
Ont fait la bataille avec tout leur attirail.

Ils ne sont qu’une poignée de guerriers,
Les autres n’ont plus qu’à prier,
Déambulant tels des invisibles,
Ils connaissent les nuisibles.

Ils survivent au milieu des chacals,
Chaque jour apporte son lot de quotidien banal.
Parfois,des gamins se retrouvent sous les balles,
Alors là,on se dit que ce n’est pas le bal.

Les ghettos s’ouvrent sur le chaos,
La guerre urbaine ne se fait pas avec des pruneaux.
Elle prend racine dans la haine,
L’abandon des gens à la peine.

Enfermés dans vos suffisances,
Vous ne voyez plus ces êtres en errance.
Vous passez à côté avec indifférence,
Ne comprenant pas leur souffrance.

Il n’y a plus d’espoir;
Juste des couloirs.
Des étrangers qui sont notre miroir,
Mais qu’on refusent de voir.

Alors, pleurez,Messieurs,Mesdames;
Pleurez à chaudes larmes.
Car demain,s’il n’y a pas de drame,
C’est que vos sanglots auront arrêté les armes.

Mais ne sera-il pas trop tard?
Pétard,je m’enfuis de ces boulevards;
Tout ça me donne trop le cafard.
D’ailleurs,je suis en retard.

Je ne suis pas d’ici,comme vous avez pu le voir.
Je ne descend que certains soirs.
Mon âme a déjà touché le fond du ciel;
Elle est entrée dans un rayon de miel.

Infamie

Les enfants de nos écrans de télévision
Images de camps de concentration
Où la misère, la maladie et la mort
Font vivre les gens pire que les porcs !

Pullulant de mouches,
Ils n’ont plus rien à se mettre dans la bouche.
Et l’oligarque prend sa douche ;
Dans son hôtel de luxe, se couche.

Quelles solutions ?
Eteindre nos écrans devant cette abomination ?…
Cet insoutenable défilé de corps cadavériques
Et cet insolent cynisme véridique ?

Non, là où on est, entrer en résistance
Pour ne pas souffrir de notre impuissance.
Pousser un cri
Qui réveillera ce monde endormi.

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