Geoffroy Emmanuel Floret
Personnage atypique du paysage artistique et culturel auvergnat, Geoffroy-Emmanuel Floret (GEF) est un poète de la première heure.
Son écriture, un brin fantasque, se nourrit des paradoxes et de l’ambivalence des comportements humains. Il reste loin des jugements, sensible aux fils invisibles qui unissent bon gré, mal gré, la poésie en couvre-chef.
Et pourtant
Le bruit des voitures me stresse
Le béton m’agresse
La télé sans cesse
Assène des coups de pied aux fesses
Les politocards m’oppressent
Les meufs s’engraissent
Ma tolérance régresse
Les minots HS
Le fric qui rabaisse
L’électro et ses prouesses
Me font l’humeur vengeresse
Et laissent
Ma rage et ma haine
Hurler leur rengaine
Et pourtant
Moi je valse à mille temps
Sous un azur nappé de blanc
Et je chantonne aux sentiments
La chanson des vieux amants
J’ai dans la caboche
La mémoire et la mer
Les anarchistes
En tricotent les vers
Enterré sur une plage de Sète
Le moustachu est à la fête
Quand dans la nuit surgit un aigle noir
De Göttingen jusqu’à Paname
C’est toujours la même histoire
La chanson des loubards
Me colle à la peau
Sur les grands boulevards
Et tous leurs tripots
Emporté par la foule
Des matins qui dessoûlent
Un hymne à l’amour
Couvre ce monde de tours
Des HLM blêmes
Dans la zone du huitième
Face à la ballade des gens heureux
Qui n’ont pas peur d’être eux
J’aimerais vous dire
Comme chantent les fous
Que ma plus belle histoire
D’amour c’est vous
Succube
En toute discrétion
La voilette en horizon
Elle danse hérétique
Avec ou sans public
Elle est évasion
Ange comme démon
A l’écart des suppliques
Libre folle épique
Ceux qui la croiseront
Jamais n’en reviendront
Succube en majesté
A peine vue déjà dévorés
Elle sans éthique
Légendaire alambic
Distille les êtres
Consentants à sa fenêtre
Et produit plus de veuves
Que les guerres ne le peuvent
