Marie-Noëlle Hayek
Les adieux de Vulcain
De te revoir enfin
Papillon souverain
Mon cœur bat la chamade
Sans fard et sans parade
Qui vais-je retrouver
Après ces mois passés
Tu es là sur le seuil
De ce passage en deuil
Sur le seuil de ma vie
En guise de parvis
Nos bras s’ouvrent à nouveau
Ultime et beau sursaut
Cette étreinte si douce
Que l’Amour éclabousse
Tout comme au premier jour
De baisers de velours
Mon corps paralysé
Me retient de bouger
Pour ne rien abîmer
Pour ne pas retomber
Dans les bras de ce feu
Ardent et facétieux
Et ta délicatesse
Comme ultime tendresse
Ouvre les horizons
De maux en guérison
Afin que nos adieux
Sur un tapis soyeux
Volent tout en douceur
En emportant nos peurs
Dans un pays lointain
Merci mon beau Vulcain.

Le temps, une respiration
Éphémère de l’instant
Qui coule entre nos mains
Que faisons-nous à temps
Pour nos meilleurs demains
Premier souffle de vie
De l’enfant qui paraît
Violence de son cri
Fusant tel un apprêt
De sa respiration
Écorce ou chrysalide
Glisse la vibration
De cet air qui se vide
Dernier souffle de vie
De celui qui s’en va
Témoin sur son parvis
De bravos, de vivats
D’improbables alliances
De manques intemporels
Violence de l’absence
Et des désirs charnels
Des postures terrestres
La sève se libère
Vers un décor céleste
Sous le masque mortuaire.